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Chicago hebdo Le blé s'envole grâce à la météo, le soja et le maïs en panne d'actualité

L'un des principaux exportateurs de blé australien, CBH Group, a abaissé sa prévision de moisson de blé à 7,8 millions de tonnes. (©Terre-net Média)

Les cours du blé ont largement bénéficié cette semaine sur le marché de Chicago de craintes de sécheresse, alors que ceux du soja et du maïs, en fin de récolte, sont restés beaucoup plus stables faute d'actualité.

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L'un des principaux exportateurs de blé australien, CBH Group, a abaissé sa prévision de moisson de blé à 7,8 millions de tonnes. (©Terre-net Média)

Le prix du blé a monté de jour en jour, « principalement à cause de la météo », a noté Bill Nelson, chez Doane Advisory Services. En effet, les agriculteurs du Kansas, du Nebraska et de l'Oklahoma, cœur de la région productrice de blé, avaient espéré que l'ouragan Patricia, qui a frappé le Mexique le week-end dernier, viendrait en début de semaine soulager un peu la sécheresse qui nuit à l'émergence des premières pousses de blé d'hiver, tout juste mises en sol. Or des trombes d'eau sont tombées au Texas (sud), mais pas dans les régions les plus productrices. « On a eu de la pluie à l'ouest, mais très peu ailleurs », a noté Bill Nelson.

En outre, les premières estimations de la qualité des cultures fournies par le ministère de l'agriculture ont été médiocres, ce qui est lié à la sécheresse, a noté Bill Nelson, gardant l'espoir que novembre apporte un peu plus d'humidité avant que les champs se mettent au repos pour l'hiver.

Enfin, hors des Etats-Unis, la Russie, l'Ukraine et l'Australie souffrent également de sécheresse, ce qui est de nature à porter les cours. Les experts de la maison de courtage Allendale ont noté en outre que l'un des principaux exportateurs de blé australien, CBH Group, avait abaissé sa prévision de moisson de blé à 7,8 millions de tonnes, bien en deçà des 9,53 millions de tonnes attendues par le gouvernement. Ils ont toutefois nuancé l'importance à accorder à cette information, notant qu'il pourrait plus s'agir d'une question de qualité de la moisson à exporter que de quantité brute, alors que les producteurs australiens doivent commencer à moissonner en novembre.

Du côté du soja, dont les cours ont fait du yo-yo pendant la semaine pour finalement s'afficher en repli, les investisseurs se sont interrogés sur un net ralentissement des exportations. Certes les chiffres hebdomadaires annoncés jeudi par le ministère de l'agriculture (USDA) ont été largement supérieurs aux attentes, mais peu de ventes ont été annoncées au jour le jour. « On s'inquiète que le regain d'achats venus de Chine ralentisse », a déclaré Bill Nelson. En outre, la météo en Amérique latine, dont la production est un concurrent majeur pour le soja américain, est venue peser sur les cours avec le retour de la pluie en particulier au Brésil, en période de semis. Dewey Strickler, chez Ag Watch Market Advisors, a noté que l'USDA tablait sur une production brésilienne en hausse par rapport à la campagne 2014-15.

Du maïs dans les granges, pas sur les marchés

Les cours du maïs ont également été irréguliers tout au long de la semaine, évoluant souvent en sens inverse du soja avant de finir la semaine en hausse. En l'absence d'actualité notable, la réticence des agriculteurs à vendre, vu le niveau déprimé des prix et la nécessité d'engranger les épis récoltés, a justifié quelques journées de hausse, mais pas suffisamment pour ignorer les données fondamentales du marché, qui reste dominé par une offre mondiale importante.

En outre, a souligné Dewey Strickler, les exportations de maïs accusent un retard de 28 % par rapport à l'année dernière. En l'absence de détérioration de la météo au Brésil, Dewey Strickler a estimé que le maïs avait toutes les chances de voir son prix baisser encore. Vu les prix actuels, « les agriculteurs vont essayer de garder autant de leur maïs qu'ils le peuvent, en espérant que les cours remontent plus tard », a noté Jack Scoville, de Price Futures Group.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus actif, a fini la semaine à 3,8225 dollars, contre 3,7975 le 23 octobre, soit une hausse de 0,66 %. Le boisseau de blé pour décembre, également le plus actif, valait 5,2200 dollars contre 4,9050 une semaine plus tôt, une hausse de 6,42 %. Le boisseau de soja pour janvier, lui aussi le plus échangé, coûtait 8,8575 dollars, contre 8,9600 précédemment, en baisse de 1,14 %.

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